Dans le règne animal, certaines créatures sont riches de symboles. La chouette, le chat, la chauve-souris, le serpent… Ces animaux inspirants font naître de nombreuses histoires !
Parmi toute cette faune, il existe même des animaux considérés comme étant légendaires, et pourtant bien réels !
Le calmar géant, par exemple, vit tranquillement dans les profondeurs de l’océan. Avec ses 13 mètres de long et toutes ses tentacules, il a inspiré la légende du Kraken.
Avec son bec de canard, ses pattes de loutre et sa queue de castor, l’ornithorynque semble être une création imaginaire un peu loufoque. Il est pourtant facilement observable en Tasmanie et en Australie.
Et que penser du renard volant, chauve-souris la plus grande du monde avec son envergure de 1,70 mètre ?
Oui, la nature recèle de nombreux animaux fascinants, dont le narval fait partie. Avec la longue corne qu’il arbore sur sa tête, ce cétacé pas comme les autres a longtemps été considéré comme une véritable licorne.
Mais s’agit-il vraiment d’une corne, comme celle portée fièrement par cet équidé du monde fantastique ? Lui est-elle vraiment utile, ou s’agit-il d’une excroissance purement esthétique ?
Pour en savoir plus, partez à la rencontre du narval, surnommé la “licorne des mers” !
Le narval, un cétacé au physique particulier
Avec un poids moyen pouvant atteindre une tonne et demie, et une longueur de plus de 5 mètres, le narval mâle est un cétacé assez impressionnant.
La femelle n’est pas en reste, puisqu’elle peut mesurer 4 mètres et peser une tonne.
Sa masse graisseuse est une couche indispensable pour résister au froid de leur lieu de vie : l’océan arctique.
Toute ronde, sa tête est facilement reconnaissable, avec ou sans cet appendice qui s’apparente à une corne.
Orientées vers le haut, ses nageoires pectorales sont petites, et il ne possède pas de nageoire dorsale. Cela lui permet d’évoluer plus facilement entre les blocs de glace.
Le narval change de couleur tout au long de sa vie. S’il naît avec une peau bleutée, voire grise, cette teinte s’assombrit quand il devient juvénile. Une fois adulte, sa peau est noire. Un narval peut vivre une cinquantaine d’années. Au fil du temps, des taches blanches apparaissent, jusqu’à ce que le cétacé soit presque entièrement blanc.
La “licorne des mers”
D’où provient la corne du narval ?
Ce qu’on appelle communément la “corne” du narval est en réalité une dent.
En effet, il s’agit de sa canine gauche, issue du maxillaire.
Dès la puberté, cette dent commence à pousser, jusqu’à traverser la lèvre supérieure gauche du narval. Au fur et à mesure qu’il grandit, la croissance de la dent s’accélère, pour s’arrêter à l’âge adulte, vers 8 ou 9 ans. La dent mesure alors entre 2,5 mètre et 3 mètre, pour un poids moyen de 10 kg.
Chez les femelles, les scientifiques estiment à seulement 15% la population dotée de cette corne.
Une dent unique dans la nature
Torsadée et hydrodynamique, cette dent accentue la sensibilité de l’animal et favorise une meilleure nage.
Parce qu’elle est générée depuis une large cavité pulpaire, elle ne cesse de pousser pour compenser l’usure de la partie extérieure.
Contrairement aux autres dents, la pulpe de celle-ci est à l’extérieur, et l’émail se trouve à l’intérieur. Bien que le narval nage dans des eaux glacées, cette dent est un organe sensoriel hyper sensible, aux 10 millions de terminaisons nerveuses !
Ce n’est pas flagrant, mais sachez que la “corne” du narval est flexible, et non rigide. Elle peut se courber dans tous les sens, jusqu’à environ 30 cm.
La naissance d’une légende
Parce qu’il est difficilement observable, en raison de son habitat, le narval fut longtemps considéré comme un animal légendaire, appartenant au monde des licornes.
Peu de marins osaient s’aventurer dans les eaux glaciales, et les quelques spécimens aperçus lors de ces voyages suffirent à alimenter de nombreuses histoires fantastiques.
Longtemps le narval fut chassé pour sa viande mais aussi pour sa corne, à qui on prêtait des vertus aphrodisiaques ou guérisseuses. Bien sûr, la chasse existe toujours.
C’est pourquoi il est aujourd’hui considéré “quasi menacé” par l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.
Le quotidien du narval
Un animal grégaire
Comme la plupart des cétacés, le narval vit en groupe. Ces colonies, constituées généralement de 4 à 20 individus, se regroupent parfois au gré des migrations.
Ces déplacements sont nécessaires pour suivre les bancs de poisson qui constituent leur principale source d’alimentation, mais également pour anticiper la prise des glaces.
C’est au printemps que la saison des amours débute. La gestation durant 15 mois, les femelles mettent au monde leurs petits l’été de l’année suivante.
Malheureusement, comme pour de nombreux animaux, la reproduction du narval est contrariée par l’Homme et la pollution.
Un chasseur performant
En plus des poissons comme le flétan, les morues polaires et les plies, le narval apprécie les crustacés, les mollusques et même les calmars.
Pour se nourrir, il plonge environ 25 fois par jour, et peut descendre jusqu’à plus de 1 km de profondeur.
Ces plongées durent en moyenne 30 minutes, durant lesquelles la pression est de plus en plus forte à mesure qu’il descend.
Pour y résister, le narval est doté de muscles adaptés à ces énormes pressions. Sa cage thoracique étant compressible, il est aussi capable de réguler l’afflux de sang et/ou d’oxygène dans son corps.
Dans la nature, on trouve autant de trésors que de choses parfois étranges. Avec son apparence proche d’une licorne, en raison de sa longue canine, le narval est sans conteste l’un des animaux les plus étonnants !
