Dans la grande famille des animaux marins, la pieuvre compte sans nul doute parmi les plus fascinants.
Également appelé poulpe, du grec ancien polypous signifiant pieds multiples, ce céphalopode a vu son nom francisé au 19ème siècle.
C’est Victor Hugo qui la nomme pieuvre dans son roman Les travailleurs de la mer, après l’avoir entendu auprès des pêcheurs de l’île de Guernesey.
Mais qu’on l’appelle pieuvre ou poulpe, cette incroyable créature ne cesse de surprendre le monde scientifique.
Loin d’avoir révélé tous ses secrets, la pieuvre a déjà dévoilé des capacités physiques et cognitives impressionnantes pour un invertébré !
Alors partez vite à la rencontre de cet animal aussi étonnant qu’intelligent !
Un animal sans squelette
Souple et musclé, le corps de la pieuvre est dépourvu de squelette. Ni os ni coquille pour ce céphalopode qui est capable de se faufiler absolument partout.
Seul son bec, semblable à celui d’un perroquet, est composé de carbonate de calcium et de chitine, ce qui le rend rigide.
Dissimulé dans sa bouche, il s’agit de deux mandibules cornées qui lui permettent de percer les carapaces des crabes et d’ouvrir les coquillages.
Mais cette absence de squelette est aussi ce qui rend le poulpe vulnérable ! C’est pourquoi il est passé maître dans l’art du camouflage.
La pieuvre, reine du camouflage
Sans protection osseuse et sans coquille, la pieuvre a développé, pour seul moyen de défense et d’attaque, une incroyable capacité à se cacher.
Elle peut se recouvrir de coquillages, s’abriter sous un rocher, s’enfouir sous le sable… Son corps mou et sa rapidité sont des atouts essentiels pour échapper à ses prédateurs.
Mais ce qui fait de la pieuvre une référence en matière de camouflage, c’est son pouvoir de transformation. En effet, grâce à la multitude de nerfs et de muscles qui recouvrent son épiderme, ainsi qu’aux millions de chromatophores qui constituent son épiderme, la pieuvre peut tout imiter.
En moins d’une seconde, elle change de couleur pour se fondre dans le décor. Elle est même capable d’imiter la texture de l’environnement où elle se trouve, devenant littéralement invisible !
Trois cœurs et neuf cerveaux
Le sang bleu de la pieuvre n’est pas une légende. Composé de hémocyanine à la place de l’hémoglobine, ce sang a une forte teneur en cuivre, ce qui explique sa teinte bleue.
Pour faire circuler ce sang jusqu’à ses organes, la pieuvre est dotée d’un cœur principal. Cette action est relayée par deux cœurs plus petits, pompant le sang qui est oxygéné par les branchies.
Quant à son cerveau principal, il est également soutenu par d’autres cerveaux secondaires, répartis dans chacune de ses huit tentacules.
Le cerveau central agit comme une tour de contrôle. Il est relié par une chaîne ganglionnaire à chacun des autres cerveaux.
Connectées mais autonomes, les tentacules font de la pieuvre un animal très rapide et d’une grande précision. Elles sont capables de différencier plusieurs odeurs, plusieurs goûts et plusieurs textures en même temps, comme si chacune d’elle était un animal à part entière.
Une intelligence rare
Un cerveau utile au quotidien
L’intelligence de la pieuvre ne cesse de fasciner les spécialistes du monde entier.
En effet, comparé à d’autres mollusques, son cerveau est particulièrement développé, ce qui lui confère des aptitudes cognitives vraiment impressionnantes.
Dans son milieu naturel, la pieuvre sait utiliser des coquillages, ou des pierres, comme armes de défense ou d’attaque. Elle peut aussi s’en servir comme outil pour se construire un abri. Adroite et rapide, elle manipule facilement les objets.
De nombreuses études prouvent que la pieuvre comprend vite comment faire pour obtenir ce qu’elle veut, comme ouvrir un bocal afin de récupérer de la nourriture à l’intérieur par exemple.
Mémoire et apprentissage
Fait rare chez les invertébrés, la pieuvre est capable de généraliser des données. Selon la couleur, le goût, la forme ou encore la texture de l’objet, elle sait reconnaître un objet similaire en fonction de leurs points communs.
Sa mémoire spatiale lui permet également de s’adapter à un environnement particulier. Selon le contexte dans lequel elle évolue, il lui suffit d’observer un de ses congénères pour imiter son comportement.
La pieuvre, un prédateur redoutable
Son poids doublant quasiment tous les trimestres, la pieuvre a bon appétit.
Son alimentation se compose généralement de coquillages et de crabes. Elle chasse au ras du fond, en adaptant son plan d’attaque à la proie choisie.
Poisson ou crustacé, coquillage ou céphalopode, le poulpe soigne les détails pour capturer son repas. Grâce à ses tentacules, sa vision et son don naturel pour le camouflage, il ne laisse aucune chance à sa proie. Quand il le faut, il n’hésite pas à profiter de la présence d’autres poissons pour dénicher de la nourriture bien cachée.
Stratégie, habileté, intelligence, rapidité… La pieuvre a toutes les qualités pour être un chasseur performant et redouté.
Loin d’être un animal légendaire, la pieuvre est une créature bien réelle, dont les capacités impressionnent toujours ceux qui s’y intéressent.
Quand on sait qu’elle peut résoudre des labyrinthes, interagir avec des humains ou encore se reprogrammer génétiquement, on comprend mieux pourquoi elle est unique dans le monde sous-marin.
Restez à l’affût ! La pieuvre n’a pas encore dévoilé tous ses mystères !