Le Petit Chaperon rouge, Les Trois Petits Cochons, Pierre et le Loup… Depuis notre plus tendre enfance, le loup nous apparaît comme une menace. Les hommes craignent d’ailleurs cet animal depuis des siècles.
Sa réputation d’animal sauvage, prédateur et charognard en fait une cible. Des battues sont organisées. L’animal doit être éradiqué.
Au début du XXème siècle, à force de persécution et d’acharnement, le loup disparaît du territoire français. Le dernier loup abattu est enregistré à la fin des années 30.
Il ne réapparaît en France qu’en 1992, en provenance d’Italie, attiré par l’abondance du gibier et la croissance du domaine forestier.
Ces siècles de persécution ont influencé le comportement du loup. En présence de l’homme, l’animal se montre discret et craintif. Il le perçoit comme son prédateur.
Actuellement protégé par la Convention de Berne de 1979, le prédateur est une espèce qu’il faut sauver de l’extinction.
En France, on compte désormais entre 400 et 500 loups qui vivent essentiellement dans les Alpes. Leur population croît de 20 % chaque année.
Intéressons-nous aujourd’hui à ce fabuleux animal qu’est le loup et voyons s’il est possible, ou non, de le domestiquer.
Le loup : un animal domestiqué, dans le passé
Bien avant la présence d’une réglementation sur sa détention, le loup et l’homme ont réussi à cohabiter.
Le loup : un animal domestiqué, il y a 36 000 ans
L’homme et le loup partagent une histoire commune depuis de nombreuses années. Il y a 36 000 ans, le loup est domestiqué par nos ancêtres alors chasseurs-cueilleurs. Cette domestication aboutit à l’apparition d’une nouvelle espèce : le chien.
À cette époque, il est fort probable que le loup accompagnait l’homme pour l’aider à chasser des gibiers plus imposants. Puissant et rapide, il est le compagnon de chasse idéal, complémentaire aux qualités de l’homme.
Pour confirmer cette théorie, des anthropologues ont étudié les derniers chasseurs-cueilleurs vivant en Afrique du Sud. Ils ont découvert que ces locaux rapportaient jusqu’à trois fois plus de gibier lorsqu’ils étaient accompagnés d‘un loup.
Kamala, une louve dans ma famille
Dans son livre “Kamala, une louve dans ma famille” (aux éditions Flammarion), l’éthologue, Pierre Jouventin, raconte son aventure unique : comment il a adopté et élevé une louve dans son appartement.
En 1975, pour sauver un louveteau né au zoo de Montpellier, Pierre Jouventin l’accueille à son domicile. À l’époque, aucun zoo ne voulait l’accueillir et l’animal allait être piqué.
C’est là le début d’une aventure unique. Cette cohabitation en appartement dure 4 ans.
En reconstituant une “meute”, l’éthologue découvre alors un animal altruiste et protecteur.
“Chaque fois qu’elle considérait que l’un de nous était en danger, elle tentait de nous sauver. Lorsque nous allions vers le balcon et que la fenêtre était ouverte, elle nous tirait en arrière. Lorsque ma femme prenait un bain, elle lui prenait le bras avec sa gueule pour essayer de l’en faire sortir.” (extrait d’une interview de Pierre Jouventin au Journal “le Monde” – article publié le 07 novembre 2012).
Cette cohabitation réussie est le résultat d’une intégration précoce dans le milieu familial.
C’est l’un des derniers cas de domestication “libre” d’un loup en France.
De nos jours, l’arrêté du 19 mai 2000 définit les règles et les autorisations à obtenir pour détenir un loup.
Le loup : un animal au soutien des vétérans de guerre
Au Lockwood Rescue Animal Centre (Californie, États-Unis), une psychologue mène un projet intéressant depuis 2011 : accompagner et aider les vétérans de guerre sujets à des troubles de stress post-traumatiques grâce à des loups.
Ces anciens soldats éprouvent un sentiment de méfiance envers les autres et des difficultés à nouer des relations. Ils secourent des loups en difficulté (élevages illégaux, zoos routiers, …), les recueillent et les soignent dans ce centre.
Les loups profitent de conditions optimales pour leur épanouissement dans ce centre fermé au public.
Les loups et les vétérans créent alors une relation de confiance qui aide ces soldats à surmonter leurs troubles. Finalement, les loups et les vétérans se soignent mutuellement.
Une relation loup-homme aujourd’hui difficile à perpétuer
Une réglementation stricte : l’arrêté du 19 mai 2000
L’État ne délivre d’autorisation de détention de loups vivants que pour les établissements d’élevage et ceux qui présentent des animaux non-domestiques à un public.
Les particuliers qui détenaient un loup, avant l’application de cet arrêté, ont demandé une autorisation de détention à la préfecture de leur département.
Pour obtenir cette autorisation, ils doivent :
- prouver qu’ils détiennent légalement l’animal ;
- justifier qu’ils ont des installations conformes à son accueil ;
- attester qu’ils possèdent les compétences et le savoir indispensables pour assurer son bien-être.
La domestication d’un animal sauvage est donc interdite en France, mais si vous êtes déterminé, il existe une possibilité…
Le chien-loup tchèque
La voici la possibilité : adopter un animal un peu chien, un peu loup : un mariage réussi, dès 1955, entre le berger allemand et le loup des Carpates.
Découvrez ci-dessous le portrait de ce chien-loup tchèque à la beauté sauvage :
- son environnement préféré : rural ou montagnard ;
- son éducation est spécifique. Bien sûr, il obéit pour faire plaisir à son maître mais tout ordre donné doit être sensé et utile ;
- sa faim est bel et bien une faim de loup. Le nourrir, c’est un budget. Il a besoin d’un à deux kilos de viande par jour, selon son activité) ;
- son besoin de se dépenser est absolu. Il doit pouvoir conserver un équilibre mental et physique ;
- son comportement envers son maître est loyal et fidèle, sans faille. Très protecteur, très espiègle. Il aime jouer avec les enfants. Il est très méfiant à l’égard des inconnus et très craintif s’il ne maîtrise pas la situation ou s’il ne reconnaît pas l’environnement.
Si vous veillez à lui consacrer du temps et de l’attention quotidiennement, le chien-loup tchèque est une véritable joie de vivre.
Soyez vigilant à respecter l’univers du chien-loup tchèque si vous souhaitez l’accueillir. Il ne faut surtout pas être un novice dans le domaine de l’éducation canine.
Retenez bien que seuls des experts peuvent éduquer un chien-loup.
- Le loup demeure un animal sauvage qu’il est très délicat d’apprivoiser.
- Dressage très difficile. Détention très réglementée. De nos jours, il est impossible de gérer un loup comme un chien, ne l’oubliez pas.