Tout comme chez les humains, la faune qui peuple notre planète regorge de records en tous genres.
La baleine, par exemple, est le plus grand animal vivant, avec ses 30 mètres de long. Tandis que le plus petit mammifère au monde est une chauve-souris, qui mesure en moyenne 3 cm. Mais tout n’est pas qu’une question de taille, ou de poids.
Savez-vous que le faisan doré fait partie des espèces les plus colorées ? Et que la tortue des Galapagos bat des records de longévité en atteignant parfois les 200 ans ?
Parmi toutes les espèces existantes, chacune d’entre elles a sa propre façon de s’exprimer. Si certains animaux sont silencieux, d’autres en revanche sont plus audibles. Et parmi eux, il y a également un record ! Celui-ci est détenu par l’araponga blanc, petit passereau qui semble discret, mais qui peut réveiller toute une forêt quand il se met à crier !
Partez à la rencontre de cet oiseau incroyable qu’est l’araponga blanc, l’oiseau au cri vraiment très bruyant !
Qui est l’araponga blanc ?
Le Procnias Albus est une espèce d’oiseaux endémique d’Amérique du Sud, appartenant à la famille des cotingidae, autrement dit les passereaux.
Son habitat se situe dans l’État de Pará, au nord du Brésil, mais également en plein cœur de l’Amazonie et dans le massif des Guyanes. Il y vit à hauteur de canopée, où il se nourrit essentiellement de fruits qu’il peut engloutir entiers !
Ce volatile ne pèse que 250 g en moyenne. Il a la taille d’une colombe mais a une queue assez courte. Ses côtes, tout comme ses muscles abdominaux, sont particulièrement développés ! Il possède également une longue excroissance de chair, appelée caroncule, qui pend sur le côté de son bec.
Il était une fois…
En 2019, Mario Cohn-Haft, ornithologue brésilien, se rend dans une zone forestière près de la Guyane pour compléter son travail.
Il se rend compte que le corps d’un araponga blanc est différent des autres passereaux, et en déduit que cela pourrait avoir une influence sur son chant. Il contacte alors Jeff Podos, biologiste acousticien à l’université Amherst du Massachusetts.
Tous 2 commencent à étudier l’araponga blanc dans son milieu naturel. C’est là qu’ils vont se rendre compte de la particularité sonore de l’oiseau.
Un nouveau « recordbird » !
Jusqu’au 21 octobre 2019, date à laquelle le magazine Current Biology dévoile l’araponga blanc, c’est le piauhau hurleur qui était reconnu comme étant l’oiseau le plus bruyant.
Son chant trisyllabique, assez mélodieux, est très différent de celui de l’araponga blanc, dont le cri ressemble plus à un son métallique, plus strident.
Certains comparent même ces notes au bruit que fait une cloche ou un marteau cognant une enclume. Mais ce qui impressionne le plus, c’est la puissance sonore de ce petit animal à plumes !
Et en nombre de décibels ?
Selon les scientifiques, le cri de l’araponga blanc atteint en moyenne 116 dB, avec un maximum pouvant aller jusqu’à 125 dB. Mais les scientifiques ont remarqué que plus la note est forte, plus elle est courte, certainement en raison de ses capacités respiratoires plus limitées.
Pour avoir une idée plus précise de ce que cela représente, sachez qu’au-delà de 85 dB, un son est considéré risqué pour l’oreille humaine, avec un seuil de douleur déterminé à 120 dB.
À titre de comparaison, un marteau-piqueur atteint 100 dB et un concert de rock les 113 dB.
Être à proximité d’un araponga blanc, quand il crie, équivaut à entendre un coup de tonnerre, ou se trouver à 20 mètres dun avion à réaction au décollage.
Pas étonnant que son cri soit perçu à plus d’1 km !
Pourquoi chante-t-il ?
Dans la nature, les oiseaux chantent et/ou crient pour communiquer entre eux. L’araponga blanc n’est pas différent. Et quand il crie, c’est dans le but d’attirer une femelle.
En effet, la caroncule n’est pas le seul atout charme de l’araponga blanc. Son cri est sa première arme de séduction !
La femelle de l’araponga blanc est… de couleur vert olive. Dès qu’elle se trouve à proximité, le mâle se tourne de l’autre côté et pousse une première note. Ensuite il pivote, d’une façon très théâtrale, vers sa prétendante pour lui crier sa deuxième note.
Une question reste entière : comment les femelles peuvent-elles supporter un tel volume sonore ? Certains spécialistes émettent l’hypothèse que celles-ci soient tout simplement sourdes. Mais à ce jour, cela n’a pas encore été étudié et prouvé.
Vous connaissez l’expression populaire « en prendre plein les yeux » ? C’est souvent le cas lorsqu’on contemple la nature. Animaux, minéraux ou végétaux, c’est un spectacle changeant dont on ne se lasse jamais.
Et si vous avez l’occasion de vous rendre dans cette magnifique et luxuriante région du monde qu’est l’Amérique du Sud, tendez aussi l’oreille, mais avec précaution. Vous entendrez peut-être un araponga blanc en quête d’une partenaire !