Régénération cellulaire, inversion du processus de vieillissement, système immunitaire infaillible… Voilà des notions qui font rêver les hommes, et qui occupent de nombreux scientifiques depuis des années.
Que ce soit pour la recherche médicale et/ou pour allonger notre durée de vie, les raisons qui nous poussent à étudier ces évolutions biologiques sont nombreuses.
Et si on vous disait que les clés pour résoudre ces mystères se trouvent dans la nature ?
Les bienfaits des ressources naturelles, minérales ou végétales, sont reconnus depuis longtemps. Mais saviez-vous que certains animaux possèdent en eux certains secrets susceptibles de nous faire à nouveau évoluer ?
Vous souhaitez en savoir plus sur ces espèces capables de survivre et de résister durant de nombreuses années aux ravages du temps qui passe ? Découvrez vite le top 8 de ces animaux immortels, ou presque, et de leurs étonnantes capacités !
Le tardigrade
Ne vous fiez pas à la taille minuscule, comprise entre 0,1 et 1 mm, de cet animal.
Découvert au 18e siècle, celui qu’on appelle également « ourson d’eau » possède des caractéristiques physiques qui le rendent quasi indestructible !
Particulièrement à l’aise dans les milieux hostiles, le tardigrade est capable de résister à des variations de température extrêmes, pouvant passer de – 272° à 150°C ! Il peut ainsi vivre à une très haute altitude tout comme à une profondeur abyssale, dans une région polaire tout comme dans les zones arides.
Supportant des pressions jusqu’à 6 000 bar, les UV, les rayons X et même le vide spatial, il a la capacité de rester sans eau et sans nourriture durant une longue, très longue période.
Comment ? En mettant son métabolisme sur pause. Cette mise en condition, appelée la stase, peut durer une trentaine d’années, peut-être même plus !
Mais ce n’est pas tout. Le tardigrade est également capable de régénérer son ADN !
Voilà qui explique l’intérêt des scientifiques pour ce tout petit animal !
La méduse immortelle
De son nom scientifique Turritopsis dohrnii, celle qu’on surnomme la « méduse immortelle » fait partie de la classe des hydrozoaires.
Adepte des eaux chaudes, elle promène son petit centimètre de diamètre un peu partout dans le monde, où elle se nourrit d’œufs de poisson et de plancton.
Comme sa cousine la turritopsis nutricula qui, elle, mesure moins de 5 mm, cette méduse est capable de rajeunir !
En effet, en cas d’agression, de maladie ou de vieillesse, elle revient à son stade initial de polype, dont elle est issue. En d’autres termes : elle peut repasser du stade de maturité sexuelle, sous sa forme de méduse, à son stade juvénile, sous la forme du polype.
Cette performance biologique, qui la rend immortelle, lui vaut souvent le surnom de « méduse Benjamin Button », rappelant ainsi ce fameux film dans lequel Brad Pitt vit sa vie à l’envers.
Le requin du Groënland
Les eaux polaires de l’Atlantique Nord abritent de nombreuses espèces toutes plus surprenantes les unes que les autres.
Parmi elles, le requin du Groënland est le seul requin capable d’y résister.
Découvert au début des années 30, il a été déclaré « vertébré vivant le plus longtemps », à la suite d’une étude scientifique menée en 2016.
Lors de ces recherches, il a été constaté que ce prédateur, redoutablement efficace et très toxique, grandit d’1 cm par an. Cette croissance régulière permet donc de déterminer son âge en fonction de sa taille.
Sachant qu’un bébé requin mesure 42 cm à la naissance, les chercheurs ont ainsi pu découvrir qu’il atteignait sa maturité sexuelle quand il mesure environ 4 m. Soit à l’âge de… 150 ans !
Cette croissance très lente, associée au froid qui active des gènes anti-âge, entraîne également le ralentissement de la sénescence de ses cellules. D’où une longévité exceptionnelle pouvant atteindre les 400 ans !
Le planaire
Qu’il évolue en eau salée ou en eau douce, voire même dans les sols très humides des zones tropicales, le planaire sait aussi bien nager que ramper.
Ce ver plat aquatique est considéré comme un animal indestructible. Et pour cause ! Si une partie de son corps est coupée, il est capable de la régénérer à l’identique. Ainsi, il reproduit non seulement son apparence, mais également les fonctions de cette partie du corps et son système nerveux. Et ce, quelle que soit la taille du morceau restant !
En pouvant ainsi régénérer l’intégralité de son corps, et donc en recréant une nouvelle tête, le ver planaire réussit à se dédoubler !
Bien entendu, ce fin petit ver de 4 cm de long est fortement étudié, notamment pour cette capacité à régénérer ses neurones. Sans oublier son pouvoir d’éliminer certains agents pathogènes, encore dangereux pour l’Homme aujourd’hui !
Le homard bleu
Bien connu dans la famille des crustacés, et fort apprécié par l’Homme pour ses qualités gustatives, le homard bleu n’est pas qu’un animal bon à manger. Il est surtout doté d’un métabolisme particulier qui lui permet d’intégrer ce top 8 des animaux immortels.
C’est la sécrétion d’une enzyme, la télomérase, qui lui permet de stopper l’érosion de ses cellules, réduisant ainsi considérablement la vitesse de son vieillissement.
Ce n’est donc pas de vieillesse dont meurt le homard, mais d’épuisement. Vous ne le savez peut-être pas, mais le homard grandit tout au long de sa vie, au fil de ses mues.
Or, chaque fois, sa carapace devient plus importante, plus lourde et plus épaisse. Il lui est donc de plus en plus difficile d’en sortir.
C’est bien cette dépense d’énergie qui lui coûte la vie. Le homard finit par s’user à vouloir s’extirper de sa carapace. À bout de forces, il reste coincé dans ce carcan trop petit. Son corps continuant à grandir, tout finit par se dégrader à l’intérieur… jusqu’à ce qu’il en meurt. Sauf si l’Homme l’a pêché avant ! Il est donc très difficile d’estimer la durée de vie du homard bleu s’il pouvait muer sans fin !
Le rat-taupe nu
C’est incontestable : le rat-taupe est loin d’être le plus beau des animaux. Par contre, il est l’un des plus étonnants !
Vivant sous terre, il n’a pas de poils et sa vision est quasi inexistante. À l’inverse, son odorat et son ouïe sont particulièrement développés pour lui permettre d’évoluer dans ce milieu obscur.
Présent surtout en Afrique de l’Est, le rat-taupe mesure entre 8 et 33 cm. Il vit en colonie, mais ce qui le distingue des autres rongeurs est sa durée de vie. En effet, tandis qu’une souris vit en moyenne 4 ans, le rat-taupe multiplie ce chiffre par 10 !
Selon les études de quelques biologistes, il est capable d’échapper au cancer grâce notamment à l’acide hyaluronique fortement présent dans son organisme. Il ne connaît ni maladies cardio-vasculaires ni maladies neuro-dégénératives.
Son insensibilité à la douleur a également été prouvée lors d’expériences scientifiques.
Toutes ces caractéristiques en font un sujet d’étude très sérieux, notamment dans le cadre de la recherche médicale.
La tortue des Galapagos
Tout comme les tortues des Seychelles, les tortues des Galapagos font partie des animaux vertébrés vivant le plus longtemps. Avec un poids moyen de 220 kg et une taille de 1,2 m, cet animal à sang froid bénéficie d’un héritage génétique particulièrement performant pour réparer son ADN.
Leur système immunitaire leur octroie une facilité de guérison impressionnante. Sans oublier leur métabolisme, générant une sorte de mécanisme de défense contre les cellules étrangères.
S’il est difficile de connaître leur âge avec précision, il a été estimé que ces tortues peuvent atteindre un âge entre 150 et 200 ans.
Cette estimation reste approximative car, contrairement aux palourdes par exemple, les bandes de croissance visibles sur leur carapace s’usent au fil du temps.
La baleine boréale
Également surnommée la « baleine du Groënland », cet imposant mammifère marin peut mesurer jusqu’à 17 m de long, et peser jusqu’à 100 tonnes !
Cette baleine à fanons, de couleur sombre et au menton blanc, n’a pas de nageoire dorsale.
Mais ce n’est pas là son signe particulier.
Selon les dernières études menées sur cet animal, il apparaît que l’appareil génétique de cette baleine a connu des mutations, et/ou des copies, lui permettant de lutter contre le vieillissement des cellules et certaines maladies, comme le cancer.
C’est cette évolution qui explique que certains spécimens peuvent atteindre les 200 ans !
Malheureusement, la baleine boréale est souvent victime de l’Homme, de façon plus ou moins directe. Si sa pêche est restreinte à certaines populations autorisées à la chasser pour se nourrir, la baleine souffre aujourd’hui du réchauffement climatique qui impacte son environnement naturel.
À l’instar du moustique fossilisé dans le film Jurassic Park, un fossile de tardigrade a été retrouvé dans un morceau d’ambre vieux de 16 millions d’années, selon article publié le 6 octobre 2021 dans la prestigieuse revue scientifique Proceedings of the Royal Society B.
Cela prouve que cet animal microscopique était sur terre bien avant nous !
Et saviez-vous qu’une quahog nordique, de la famille des palourdes, avait un âge estimé à 507 ans ?
Grâce à ce top 8 des animaux immortels, vous en savez désormais un peu plus sur les mystères que recèle Dame Nature. Et si la clé de notre évolution se trouvait dans l’un de ces incroyables animaux ?
